L’émergence de l’intelligence artificielle (IA) transforme radicalement notre économie et nos sociétés. Alors que certains s’interrogent sur les pertes d’emploi liées à l’automatisation, d’autres voient dans l’IA une opportunité d’innover en matière de politiques sociales, notamment par le biais du revenu de base universel (RBU). Cette notion, couplée à l’IA, ouvre des perspectives fascinantes, mais soulève également des questions cruciales sur sa mise en œuvre, en particulier en Afrique.
Un modèle soutenu par l’intelligence artificielle
Selon une étude récente, il est désormais possible de financer un RBU sans recourir à des impôts supplémentaires ni à la création de nouveaux emplois, à condition que les systèmes d’IA atteignent un certain seuil de productivité. Dans un modèle économique caractérisé par des tâches automatisables, cette approche suggère qu’il faudrait que l’IA atteigne une productivité cinq à six fois supérieure à celle des systèmes d’automatisation actuels pour que le RBU équivaille à 11% du PIB dans un scénario pessimiste.
Des implications concrètes pour l’Afrique
Dans un contexte africain où le chômage est élevé et où beaucoup dépendent d’une économie informelle, l’idée d’un RBU financé par l’IA pourrait changer la donne. Examinons quelques applications en Afrique :
- ✓ **Technologies agricoles intelligentes** : Avec l’automatisation croissante des pratiques agricoles grâce à l’IA, les bénéfices générés par ces technologies pourraient être réinvestis pour garantir un revenu de base à ceux qui perdent leurs emplois traditionnels dans l’agriculture.
- ✓ **Startups innovantes** : Dans des pays comme le Kenya, où l’écosystème des startups est en plein essor, ces entreprises pourraient contribuer à la création de richesses financées par les bénéfices de l’IA, et ainsi soutenir des programmes de RBU.
- ✓ **Éducation et formation continue** : La nécessité de former la main-d’œuvre aux nouvelles compétences numériques peut s’accompagner d’un RBU, offrant ainsi une sécurité financière aux apprenants tout en les incitant à se recycler.
Des politiques innovantes en perspective
Pour que le RBU financé par l’IA soit une réalité, plusieurs leviers politiques doivent être envisagés. Par exemple, il est essentiel d’augmenter la part des recettes publiques tirées de l’imposition des bénéfices générés par les entreprises d’IA. Passer de 15% à environ 33% de taxation des bénéfices pourrait faciliter le financement du RBU, tout en maintenant des coûts d’exploitation contrôlés. De même, une régulation efficace des marchés peut permettre de maximiser les avantages sociaux de la croissance de l’IA.
Conclusion : Un avenir à redéfinir grâce à l’IA en Afrique
Le concept d’un revenu de base universel, financé par les profits de l’intelligence artificielle, soulève un débat essentiel sur la manière dont l’Afrique peut tirer parti des avancées technologiques. En intégrant des politiques adaptées et en veillant à ce que les avantages de l’IA soient redistribués de manière équitable, le continent peut transformer cette menace potentielle de perte d’emplois en une opportunité de renaissance économique. L’avenir de l’Afrique passe peut-être par des choix audacieux et novateurs qui placent l’humain au centre des évolutions technologiques.
- ✓ Le RBU pourrait atténuer les effets socio-économiques négatifs de l’automatisation en Afrique.
- ✓ Une mise en œuvre adéquate de l’IA peut renforcer les économies africaines.
- ✓ Des politiques fiscales favorables sont nécessaires pour garantir l’équité et la durabilité des systèmes de RBU.
- ✓ Le dialogue autour de ces questions doit impliquer toutes les parties prenantes pour assurer un développement inclusif.